Elections en Tunisie : le tourisme restera-t-il le pivot essentiel de l’économie ?

 

A l’heure où j’écris ces lignes, les résultats officiels de l’élection pour l’Assemblée Constituante ne sont pas encore connus. Une première tendance se dégage cependant : le parti islamiste Ennahdha arrive nettement en tête dans la majorité des circonscriptions. Il se présente comme un islam modéré à l’image de la Turquie et prône l’ouverture. 

Dimanche fut une journée historique en Tunisie. Les Tunisiens se sont déplacés en masse. Ils ont attendu des heures pour voter dans le calme.

En attendant le jeu très probable des coalitions des partis démocrates qui se sont présentés dispersés, le parti Ennahdha très organisé, lui, arrive en tête des premiers résultats. Faut-il s’en inquiéter ? Quelles conséquences pour le tourisme ?

« De nombreux tunisiens ont voté pour le parti ennemi de Ben Ali… Les membres Ennahdha savent que la Tunisie ne peut vivre sans le tourisme qui est un pivot essentiel de son économie. Ils se sont clairement prononcés sur le sujet » répond Mohamed Belajouza président de la Fédération des Hôteliers de Tunisie.

« Attendons les résultats définitifs. Il est trop tôt pour analyser la situation. Les coalitions et les alliances qui ne manqueront pas de se réaliser peuvent modifier les tendances » déclare de son côté Mohamed Ali Toumi le nouveau président de la Fédération des Agents de Voyages de Tunisie.

L’un et l’autre sont optimistes et… patients 
 

Un nouveau président et un nouveau gouvernement par intérim

Les prochaines élections, les législatives, changeront probablement la donne.

En attendant, et selon les textes, la principale mission confiée à cette Assemblée consistera à élaborer la nouvelle Constitution tunisienne.

Elle déterminera le régime politique du pays, consacrera l’indépendance de la magistrature et de la justice, séparera les pouvoirs, concrétisera les principes de la révolution du 14 janvier…

La Constitution aura une mission législative en élaborant les lois nécessaires à l’organisation de la vie politique, économique et sociale.

Durant la période de cette élaboration qui pourrait durer une année, elle désignera un Président de la République par intérim qui confiera à une personnalité nationale (premier ministre) la formation d’un deuxième gouvernement de transition de gestion des affaires courantes en prévision de la finalisation du texte.

L’éventualité de la domination d’un parti serait écartée avec l’ouverture aux coalitions politiques.

Confiance et optimisme

«Je me sens libre pour la première fois. Les élections ne sont pas truquées.

J’ai confiance et je suis optimiste. Quelle que soit l’issue du scrutin, quel que soit le parti en tête, j’aurai mon mot à dire dans le futur.

Si le parti élu n’est pas le bon je m’impliquerai davantage en politique
» déclare une femme de la moyenne bourgeoisie rencontrée à Tunis à la sortie d’un bureau de vote.

Ces propos révèlent l’état d’esprit général.

                                                                                                                par Michèle SANI

 

 

 

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