Ben Ali : les mystères de Djeddah



C’est le black-out total autour de l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, qui est tenu par le devoir de réserve auquel sont astreints les réfugiés politiques en Arabie saoudite, d’où les folles rumeurs qui ont circulé sur son état de santé.

Dans les jours qui ont suivi son arrivée, le 15 janvier au petit matin, à Djeddah, accompagné de son épouse Leïla, de leur fille Halima (18 ans), du fiancé de celle-ci, Mehdi Ben Gaied, et de leur fils Mohamed Zine el-Abidine (6 ans), l’ex-président a téléphoné à deux reprises à son ancien Premier ministre, Mohamed Ghannouchi (qui a démissionné depuis), en se faisant passer auprès de son secrétariat pour un émir du Golfe. Il lui a dit qu’il comptait revenir au palais de Carthage. « Impossible, l’intérim à la présidence est assuré », lui aurait répondu Ghannouchi. Le président déchu s’est également entretenu au téléphone avec Hosni Moubarak et Mouammar Kaddafi, lequel lui a immédiatement apporté son soutien dans une allocution télévisée.
Depuis, c’est le black-out total autour de l’ex-président, renforcé par le devoir de réserve auquel sont astreints les réfugiés politiques en Arabie saoudite, d’où les folles rumeurs qui ont circulé sur son état de santé. Le gouvernement tunisien n’en a pas moins officiellement demandé son extradition à l’Arabie saoudite, ainsi que celle de Leïla Trabelsi. Pour Tunis, Ben Ali porte la responsabilité directe de la répression sanglante des manifestations pacifiques et des actes de violence qui ont émaillé la révolte populaire. Il est notamment accusé d’« incitation à l’homicide volontaire » et de « complot visant à semer la discorde entre les citoyens en les poussant à s’entretuer ». Il est aussi poursuivi, à l’instar des membres de son clan, pour « possession de comptes bancaires et de biens immobiliers à l’étranger acquis par voie illégale dans le cadre d’opérations de blanchiment d’argent » et « détention et exportation illicites de devises ». Un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui à travers Interpol, et une demande de gel de ses avoirs – et de ceux d’une cinquantaine de ses proches – a été adressée par Tunis à plusieurs pays.

                                                                                                                                            Par Abdelaziz Barrouhi

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